UN ENFER SUR TERRE

Brève biographie d’un prisonnier politique Tibétain

Le Vénérable Bagdro du Monastère GANDEN, 1998

              

 

A une audience avec Sa Sainteté le Dalai Lama en visite en France le 18 Novembre 1993.

 

 

Témoignage devant le Parlement européen en  « Session Spéciale sur le Tibet » le 11 Décembre 2003 à Bruxelles en Belgique.                  

   

 

Message

 

Un très grand nombre de prisonniers politiques tibétains  ont souffert de traitements ignobles aux mains des autorités chinoises au Tibet.

 

Ils sont encore des centaines de prisonniers dans diverses prisons au Tibet. Beaucoup d’entre eux ont, soit  été exécutés,  soit sont morts dans des circonstances épouvantables.

Cependant, certains des prisonniers politiques libérés sont parvenus à rejoindre l’Inde via le Népal pour raconter au monde leurs expériences traumatisantes qu’eux-mêmes et leurs compatriotes ont subis et subissent encore.

 

J’espère que le livre du Vénérable Bagdro, qui a vu et subi dans sa propre chair la dure réalité d’une vie dans une prison chinoise au Tibet, fera prendre conscience aux lecteurs de l’état  du peuple tibétain.

 

J’espère que ce livre les inspirera pour écrire à leurs gouvernements respectifs afin de persuader les autorités chinoises de respecter les droits humains fondamentaux et les libertés du peuple tibétain.

 

Le soutien tant moral que financier, y compris celui du peuple chinois, se développe.

 

Celui-ci, ajouté au désir de paix et de dignité humaine et du courage de notre peuple,  me rend optimiste quant à l’avenir du Tibet.

 

7 Août 1998     

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Entretien sur la situation actuelle au Tibet sur la BBC le 29 Novembre 1993.

 

 

A la télévision française dans un de leurs programmes sur le Tibet le 15 Juillet 1993

 

 

Table des Matières

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Introduction                                                            page 2

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Résumé                                                                  page 5

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Histoire de Bagdro                                                      page 8

        Enfance et vie monastère                                        page 8

Manifestation du 5 Mars 1988 et arrestation                            page 14

Interrogatoire en prison                                               page 21

Tribunal et condamnation                                               page 29

Prison à vie et libération                                             page 35

Fuite en Inde                                                          page 44

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Appel aux droits de l’homme                                            page 48

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Appendice                                                              page 49

 Décision du tribunal                                                  page 49

 Carte de la prison de Drapchi                                         page 54

 Soutien  international, information sur le livre                      page 55

 

Editeurs

Publié par Bagdro

Edité et relu par merlin

Photo Couverture : Alexandra Reelick

Dessin et DTP : Tashi Dolma

 

 

 

Photos extraites du livre

 

 

Avec Richard Gere en Avril 1998 pendant son séjour pour suivre l’enseignement de sa Sainteté le Dalai Lama à Dharmasala .

Je lui ai parlé de la situation des prisonniers politiques  tibétains au Tibet .

 

 

 

En 1998 à Mc Leod Ganj, Dharamsala, Inde, j’ai rencontré une américaine.

Elle m’a parlé d’un groupe de rock américain du nom de R.E.M.

Elle m’a donné leur adresse et m’a dit de les contacter pour recevoir de l’aide pour mon livre  « Un Enfer sur Terre ».

Je leur ai fait parvenir une copie de mon livre ; dès qu’ils l’ont reçu ils m’ont envoyé 50000 roupies ( Monnaie indienne) pour le publier .

 

 

Sandra Zech d’Autriche est une des nombreuses supporters européennes de la cause tibétaine, je l’ai rencontrée pour la première fois en 1998 ;

elle était très motivée par mon premier livre- Un Enfer sur Terre.

Et, par la suite, elle m’a aidé financièrement en me donnant 40000 RS quand j’ai fait réimprimer mon premier livre.

J’ai publié la seconde partie du même livre en tibétain, de nouveau, elle m’a donné 51000 RS …

 

 

Introduction

 

Quand vous ouvrez un atlas du monde, quand vous regardez l’Asie Centrale vous verrez que le Tibet est inclus dans la Chine politique. Vous en déduirez facilement que le Tibet fait parti indéniablement de la Chine. Peut-être ne savez-vous pas que le Tibet a sa propre langue, culture,ses coutumes, et une géographie complètement dissociée de la Chine, et ceci depuis plus de 2000 ans. Avant l’occupation chinoise le Tibet avait son propre chef et son propre système politique. Peut-être ne saviez-vous pas que le  Tibet fut envahi de force par les communistes chinois en 1950 et contrôlé entièrement dès 1959.

La réalité est que dans le passé, le Tibet a eu sa propre indépendance et sa propre mythologie. On dit que ses habitants sont les enfants d’une incarnation du Dieu de la Compassion (Chenrezig) et d’une ogresse des montagnes sous la forme d’une guenon.

En 127 BC. Nyatri Tsenpo fut élu le premier roi du Tibet. Trente deux rois se succédèrent jusqu’en 617 après  JC. Songtsen Gampo naquit et devint le plus grand chef du Tibet. Sa toute puissance et sa réputation ont conquis les princesses du Népal et de la Chine qui devinrent ses Reines. Il a participé à la création de l’écriture tibétaine.

 

En 742 A.D. le roi Trisong Deutsen invita le savant indien Sankaracharya et l’éminent bouddhiste Padmasambhava  de l’école Vajrayana au Tibet, ainsi fut fondée la communauté monastique.

En 1642 AD. Le 5 ème Dalaï Lama prit les commandes et une nouvelle ère de l’histoire du Tibet commença.

 

Le 27 Avril 1914 sous le règne du 13ème Dalaï Lama le Tibet signa un accord tripartite  sur un pied d’égalité entre  les Anglais et les représentants du gouvernement chinois à Shimla dans le nord de l’Inde. Ce traité concernait les frontières des trois pays, il est très connu  chez les Tibétains sous le nom de l’accord de Shimla de l’année du tigre et du bois. De nos jours l’Inde et la Chine considèrent les accords de Shimla comme base de la ligne de démarcation le long de l’Himalaya. Mais concernant le Tibet et la Chine ce traité n’est plus honoré par le gouvernement chinois.

 

En 1949 les Communistes en Chine ont vaincu les Nationalistes dans une guerre civile entre les deux pouvoirs et les nationalistes durent s’enfuir à Taiwan. Les communistes chinois commencèrent leur politique expansionniste chez leur propre voisin démuni. Ainsi en 1950, des milliers de soldats, bien armés et bien entraînés, appartenant à l’armée de  libération du peuple de Chine, traversèrent la rivière Drichu et prirent la ville de Chamdo à l’Est du Tibet.

 

En 1951 le gouvernement tibétain fut forcé de signer «  l’accord en 17 points »par les communistes chinois de Pékin, qui promettaient certaines libertés à la culture tibétaine. Les Chinois cependant, voulaient contrôler le Tibet ; ils ignorèrent les points de cet accord tout autant que l’accord précédent qu’ils avaient imposés au gouvernement tibétain. Il s’en est suivi, le 10 Mars 1959, un soulèvement unanime du peuple tibétain désespéré contre les chinois ; ils réclamaient leur départ et appelaient à l’indépendance du Tibet. Les Chinois répondirent par un écrasement brutal et massacrèrent des milliers d’innocents tibétains.

 

En 1959, le Dalaï Lama forcé à l’exil part pour l’Inde,  suivi par delà l’Himalaya par des milliers de ses compatriotes. Ceci peut se voir symboliquement dans un proverbe tibétain qui stipule : «

Même si un Stupa est renversé,  son cœur reste intact ».  Bien que  le Dalaï Lama ait physiquement fui le Tibet, son influence sur la culture tibétaine et dans d’autres pays a fait émerger une prise de conscience sur le sort du Tibet par la communauté internationale.

 

Pendant les 39 années d’occupation par la chine communiste, la détermination des tibétains quant à leur autonomie est aussi forte que les montagnes. Depuis 1987, rien qu’à Lhassa, il y a eu plus d’une centaine de manifestations pour l’Indépendance du Tibet.

 

Comme je vous l’ai  déjà dit, le Tibet a sa race, sa langue, son costume traditionnel, ses coutumes et son système politique complètement différents de la Chine.  C’est un pays avec son propre symbole national, drapeau, système monétaire et politique.  Je n’ai pas vu personnellement la précédente civilisation libre et en paix puisque j’ai été élevé sous l’influence de la Chine communiste répressive. Mais je travaille depuis 1987 pour la cause tibétaine et j’ai été emprisonné par les chinois pendant 3 ans. Incapable de supporter la torture et la répression du système communiste chinois plus longtemps, j’ai fui en Inde en 1991.

 

Quand je suis arrivé en Inde, j’ai bénéficié d’un suivi médical grâce à l’attention de Sa Sainteté le Dalaï Lama et du gouvernement tibétain en exil ainsi que l’aide d’amis étrangers. J’ai eu l’occasion de visiter des pays étrangers pour rapporter au monde ma propre expérience.

 

Ce témoignage fut d’abord préparé en 1992 en trois semaines par YOUDON LHAMO, patriote tibétaine et son mari David d’Angleterre venus tous les deux en Inde cette année là.

Il a été compilé par Robbie Barnett du réseau information Tibet et ils l’ont publié. Suite à de nombreuses demandes pour en faire un livre, j’ai sur mes propres deniers fait publier 500 copies de ce livre. J’ai également décidé d’écrire et de publier un livre encore plus détaillé sur mes expériences.

 

Le but de ce petit livre est de faire connaître au monde la vérité sur la répression inhumaine des communistes chinois à l’égard des tibétains, et de faire connaître la cause tibétaine au monde entier.

 

Ce n’est pas par intérêt personnel que j’ai rédigé ce livre mais dans l’espoir de récolter plus de soutien pour le Tibet de la part des peuples du monde entier.

 

BAGDRO

Ancien moine du monastère Ganden au Tibet

20 Avril 1998 (Année tibétaine 2125)

 

 

 

 

EXTRAITS DE LA VIE DE BAGDRO

 

Enfance et vie monastique

 

Je suis tibétain. Je suis né en 1968 dans un petit village de 265 habitants, appelé Gyepa, qui se trouve très près du monastère Ganden et près de Lhassa aussi. Je suis du district de Tsangdo qui se trouve dans le comté de Taktse. […]

[…] En novembre 1985 j’ai décidé de devenir moine. Ce vœu m’est venu tout d’un coup mais je savais que cela améliorerait les conditions de vie à la maison. J’ai informé mes parents de ma décision qu’ils ont appréciée.

Peu après mon père et moi sommes allés au monastère Ganden. Là, nous y avons rencontré le Père Lobsang Tenzin qui allait devenir mon instructeur. A cette époque, les instructeurs étaient forcés par les Chinois d’instruire leurs étudiants à ne pas prendre part à toute manifestation. Donc  il dut garantir que je ne prendrais part à aucune activité anti-gouvernementale et que je me conformerais au règlement chinois. Il existait déjà un Bureau des Affaires Religieuses où j’ai du me rendre pour demander  la permission de devenir moine, ce qui prit quatre mois. Le bureau fait partie de l’organisation chinoise proche du Monastère Ganden. Dans ce bureau on m’a questionné sur la discipline monastique et on m’a demandé si je participerais à des activités anti-gouvernementales. J’ai dit que j’ignorais l’existence  de telles activités  et que je serais heureux de respecter la discipline. J’étais très jeune et j’avais très envie de devenir moine. […]

[…] En Juillet 1987, j’ai lu l’autobiographie du Dalaï Lama, « Ma terre et mon Peuple », remis par deux touristes américains en visite au monastère. Nous n’étions pas autorisés à lire ce livre ouvertement et si on se faisait prendre on allait directement en prison. Je le lisais seul dans ma chambre, je tirais un rideau devant la fenêtre et vérifiais que la porte était bien fermée de l’intérieur. Toute la nuit je lisais à la lueur d’une bougie.[…]

 

[…] Manifestation du 5 mars 1988 […]

 

[…] A environ 11 heures du matin   les Chinois ouvrirent le feu sur la foule, je fus touché au pied mais je n’avais pas peur. J’étais très en colère, les balles me frôlaient. Un Khampa (Est du Tibet) du nom de Gonpo Paljor, qui était à mes côtés, fut touché à la tête et ne tarda pas à mourir près du bâtiment où nous étions. Deux moines du monastère de Sera furent touchés, Kelsang Tsering et Lobsang Tenpa. Lobsang Tenpa  survécut mais Kelsang Tsering  mourut sur place. Nous avons continué, sommes rentrés dans des magasins et avons brulé leurs produits. Certains Tibétains ont mis le feu à un hôpital chinois. Nous essayions de chasser les Chinois et leur disions de rentrer chez eux. Nous avons mis le feu à leurs véhicules mais les balles continuaient à siffler autour de nous. Les soldats ont utilisés leur gaz lacrymogène, beaucoup de personnes furent tuées ou blessées.  

Certains moines furent attrapés à l’intérieur du temple Tsuklhakhang. J’ai vu des Chinois les battre et les frapper avec des bâtons et des barres en métal. Les soldats les attachaient et les jetaient dans leurs camions comme des cailloux. J’ai vu des soldats sur les toits faire rouler de très grosses pierres pour les faire tomber sur les Tibétains. Le temple était couvert du sang des Tibétains. Puis j’ai reçu une pierre sur la tête lancée par un soldat chinois. J’ai commencé à saigner et je me suis échappé dans une ruelle entre deux bâtiments. En chemin, un groupe de cinq ou six soldats sur les toits ont essayé de m’écraser en faisant rouler un gros bloc de pierre sur moi. Il roulait  et m’aurait tué si une femme très forte ne m’avait tiré hors du passage à la dernière seconde. Je crois que cette femme s’appelait Palden Lhamo, la Divinité Protectrice de Lhassa. […]

[…] Les Chinois ont dû me trouver grâce à leurs espions. […]

 [… Puis nous sommes allés directement à la prison de Gutsa à l’est de Lhassa. A Gutsa, ils ont attaché nos menottes ensemble et nous avons dû attendre les mains levées une demi-heure environ. Ils ont apporté un autre papier à signer et nous ont conduits dans la prison  où j’ai vu plusieurs prisonniers politiques battus et pendus par les bras. Ils ont ôté nos menottes, j’ai reçu des coups dans l’estomac et ils m’ont déposé dans un fossé près d’un carré de légumes. Quand j’ai  dit que j’étais moine, ils m’ont encore frappé. Tard dans la nuit, ils m’ont mis dans une cellule. Dans ma cellule, il y avait quatre autres personnes, tous pour avoir commis des agressions, tous tibétains. […]

[…] Interrogatoire en prison […]

[…] Deuxième Jour/troisième jour, Pendant 12  heures

Cette fois ils m’ont pendu à une saillie du mur. D’abord, Ils m’ont mis debout sur une chaise.  Ils ont glissé une chaîne dans mes menottes et ont poussé la chaise ; j’ai été suspendu à environ 30 centimètres du sol. Ils sont revenus me demander si j’avais quelque chose à dire et comme je ne disais rien, ils m’ont laissé. Je suis resté pendu jusqu’au lever du jour. J’ai perdu connaissance, mes deux poignets saignaient et bien que non  disloqués, le haut de mes bras me faisaient souffrir. A environ 6 heures et demi, j’ai repris connaissance et ils m’ont redescendu.[…]

[…] Au coucher du soleil, on me ramenait à ma cellule. Je ne pouvais pas marcher. Un des prisonniers avait gardé un momo que je mangeais. Puis je m’allongeais. Mon corps tout entier était endolori et tout tournait.  Plus tard j’ai eu si faim que j’ai mangé le coton à l’intérieur de ma couverture. J’en ai mangé trois gros morceaux cette nuit. Je n’avais rien à boire.[…]

 

 

[…] Tribunal et condamnation […]

[…]  Pendant les audiences, on nous a dit que nous pouvions nier les charges  retenues contre nous, cependant nous ne fumes pas autorisés à dire quoi que se soit sur les tortures et quand nous  avons essayé on nous a interrompus. Quand ce fut mon tour à la barre, j’ai immédiatement dit que j’avais été torturé, mais on m’a empêché de poursuivre. Nous sommes tous parvenus à dire que nos aveux avaient été faits sous la torture. Je me souviens que Sonam Wangdu  continuait à le dire alors qu’il était écarté de la barre.[…]

[…] Juste avant que la délégation américaine n’arrive, Lobsang Tsering et Tenpa Wangdrak allaient à l’hôpital de la prison.  Ils avaient écrit des renseignements sur le fonctionnement de la prison, et comment Lhakpa Tsering, Dawa et Migmar Tashi étaient morts. Ils avaient prévus de les donner aux délégués, et le but de se rendre à l’hôpital était d’approcher le plus possible des zones où les délégués se rendraient. Du moment où les Américains sont arrivés, ils furent escortés et très surveillés, mais alors qu’ils approchaient de l’unité 4, Lobsang Tenzin et Tenpa Wangdrak se ruèrent et essayèrent de leur remettre les informations, mais l’interprète chinoise saisit le message.  En voyant cela les Américains ont commencé à demander aux Chinois si cet évènement faisait partie des droits de l’homme. Ils ont demandé où se trouvaient vraiment les prisonniers politiques. Après le départ des délégués et de la police, Lobsang Tenzin et Tenpa Wangdrak furent placés dans des cellules de confinement sans fenêtres, menottés. […]

 

[…]POINT DE VUE PERSONNEL

 

Je remercie sincèrement tous les lecteurs de mon livre « un Enfer sur Terre ». J’ai eu l’opportunité en voyageant dans une grande partie du monde  de parler de mes expériences personnelles. Ceux qui soutiennent la vérité et la justice,  tel que le gouvernement indien et son peuple, l’archevêque Desmond Tutu, le metteur en scène américain Martin Scorcese, Bernardo Bertolucci, des organisations non gouvernementales,  défendent les droits de l’homme partout dans le monde, des acteurs tels que Richard Gere, Goldie Hawn, Harrison Ford, Pierce Brosnan, des chanteurs tels que Beastie Boys et beaucoup d’autres que je ne cite pas. Par le biais de ce livre, je veux exprimer ma profonde gratitude et remercier chacun pour son soutien et son combat pour la justice. Je suis triste de dire, que de l’ONU à différents gouvernements dans le monde, certains ne soutiennent pas la cause juste du Tibet. Je crois que la raison est économique, la Chine est un immense marché et jouit d’une grosse part sur le marché international. La Chine a occupé par la force le Tibet en 1959 pour ses richesses minérales, pour faire ses essais nucléaires mais non pour la libération des Tibétains. C’est pourquoi ils ont tués 1,2 millions de Tibétains et détruits plus de 6000 monastères.

A présent des milliers de Tibétains sont en prison et des gens fuient le Tibet, vivent en exil parce que les conditions au Tibet sont très difficiles et intolérables. Les Tibétains vivent le pire moment de leur histoire depuis ces dernières quarante années. Le train Golmud-Lhassa construit par les Chinois vise à transférer la richesse minérale du Tibet vers la Chine. Ce projet commencé en 2001 doit finir en 2008. Les Tibétains et le gouvernement tibétain en exil ont de nombreuses fois demandé à l’ONU de s’intéresser à notre problème pour trouver une solution. Malheureusement l’ONU a échoué à trouver une solution pour le Tibet. Maintenant je pense et crois que la plupart des gouvernements dans le monde répond aux seules règles de l’économie et bien entendu l’ONU en fait de même mettant en second les droits de l’homme et de la justice. Le marché de la Chine est immense parce que je crois que la Chine obtient 90 % de sa matière première dans le Tibet occupé et un travail sous rémunéré des prisonniers au Tibet. Si l’ONU et des pays comme les USA ne disent pas la vérité, la seule culture tibétaine, la religion et les Tibétains en tant que race seront balayés. Je suis désolé de dire que la plupart des pays ont été achetés par le gouvernement chinois pour le vote en faveur des Jeux Olympiques de 2008. Les Jeux Olympiques sont à mon avis un symbole de justice, liberté, égalité et paix, mais le peuple partisan de la vérité, fut surpris et choqué de voir et d’entendre que la Chine recevrait les Jeux en 2008. Par cet article, je veux m’adresser à la cour internationale, en 1999 le Kosovo fut illégalement occupé par la Yougoslavie et ce faisant beaucoup d’innocents sont morts et d’autres ont fui vers d’autres pays. Mais grâce à l’OTAN le Kosovo a retrouvé sa liberté. A cause des problèmes du Kosovo, le président de la Yougoslavie Milosevic a dû comparaitre devant la cour de justice internationale sous la pression de l’ONU et du gouvernement américain. Si Milosevic est arrêté et puni par la cour internationale, je ne vois aucune raison à ce que l’ex premier ministre chinois Li Peng ne subisse pas le même traitement. C’est lui qui a écrasé et tué les manifestants étudiants non-violents de la place Tienanmen, à Pékin en juin 1989. Par conséquent Li Peng devrait également être arrêté et sanctionné par la cour internationale de justice.

Le monde entier a été choqué  de voir l’attaque sur les Tours Jumelles du World Trade Center par le groupe de terroristes lié à Ben Laden. Mais je suis triste d’entendre que la Chine a saisi cette occasion pour emprisonner, torturer et tuer des leaders politiques des régions occupées en les traitant de terroristes. Les Etats-Unis ont commencé à bombarder en Afghanistan pour se débarrasser des Talibans qui sont supposés abriter et soutenir Ben Laden et son réseau de terroristes. Les Etats Unis ont bombardé nombre de dépôts de munitions en Afghanistan et à la surprise des Américains, la plupart des armes et des munitions sont fabriquées en Chine. Pendant que j’étais au Canada en novembre 2001, j’ai vu un des programmes sur CNN montrant des photos de destructeurs de la terre mère. Les photos concernaient Hitler, Staline, Saddam Hussein et Ben Laden mais pas Mao Tse Toung de Chine dont les actions sont plus barbares et haineuses que les noms précédemment cités. IL semble que l’ONU soit sourde et aveugle face au mauvais comportement de la Chine dans les pays de l’Asie. Pire, quand je pense que les leaders mondiaux  réunis à Pékin en 2001 ont fait de la Chine un membre permanent de l’organisation mondiale du commerce.

Le Prix Nobel de la Paix a été attribué en 2001 à Kofi Annan secrétaire général des Nations Unies. Par cet article, je veux interroger le comité du prix Nobel de la Paix et Kofi Annan lui-même.  Qu’a-t-il fait pour la paix dans le monde et les droits de l’homme, particulièrement au Tibet ? Les droits de l’homme sont en train de se dégrader. Pas seulement au Tibet, mais à l’intérieur de la Chine, les violations des droits de l’homme sont en augmentation. Ils sont témoins de la communauté mondiale et des différents gouvernements mais à cause du marché et de l’économie les gouvernements restent sourds et aveugles.

Les paroles ci-dessus jaillissent du plus profond de mon cœur en souffrance. Je continue à croire que la communauté internationale un jour aidera à rendre la liberté au Tibet.

Sincèrement   Ven.Bagdro […]

 

 

PHOTOS EXTRAITES DU LIVRE

 

Avec  Mme Danièle Mitterrand, épouse du président français Monsieur Mitterrand, dans le bureau de la

Fondation Danièle Mitterrand, à Paris pendant ma visite en France sur son invitation personnelle  pour mon traitement médical.

Je lui suis reconnaissant pour son soutien et ses encouragements à faire connaître le Tibet au peuple français. (1993)

 

 

Avec des étudiants américains à Dharamsala en 2000. Je leur ai parlé de la situation des prisonniers politiques tibétains au Tibet.

 

 

Le Vénérable Bagdro avec le comité Canada Tibet au lycée Wellington à Victoria Chapter en Novembre 2001.

 

 

Rencontre avec un représentant italien du Parlement Européen lors d’une « Session Spéciale du Parlement Européen sur le Tibet » le 11 Décembre 2003.

Echange avec l’Ambassadeur indien présent en Belgique comme invité spécial à un  «  Rendez-vous avec le Tibet » à Bruxelles, le 11 Décembre 2003.

 

 

Avec Thomas Mann, président d’Intergroupe Tibet et d’autres membres de ce groupe.

Intergroupe Tibet est un groupe de Parlementaires Européens, supporters du Tibet, qui ont rendu possible cette Session Spéciale.

 

 

Je parle des anciens prisonniers politiques tibétains à Melbourne en Australie, organisé par le Conseil du Tibet d’Australie, le 20 Février 2002.

 

 

 

 

Ci-dessous une copie d’un article paru dans Le  Monde du 30 Avril 2008 :

 

 

PARALLELE ENTRE L’HISTOIRE VECUE  DE BAGDRO ET L’ARTICLE DU MONDE.

 

P .22 [ …] la mort du policier [ …]                                                       Un policier … a également trouvé la mort…

P .14 [ …] Manifestation du  5 Mars 1998 [ …]                                   Emeute du 14 Mars à Lhassa          

P .36  [ …] dans les réunions de rééducation mensuelles [ …]          « REEDUQUER LES MOINES »

p. 34  [ …] Lobsang devait être exécuté dans les 2 ans                   Peines variant de 3 ans de prison à la

à venir, Sonam à une réclusion à perpétuité …et moi à 3 ans [ …]   réclusion à perpétuité …